Des Festins légendaires


Le goût des Gaulois, et des Arvernes en particulier, pour les festins, les libations et la bonne chère, est souligné par l’écrivain grec Poseidonios d’Apamée (135-50 av. J.-C.). Philosophe établi à Rhodes, son école a accueilli des personnalités aussi illustres que César, Pompée ou Cicéron. Premier « ethnographe » de la Gaule, qu’il a visité en personne vers 100 av. J.-C., il en rapporte l’histoire suivante. Elle a pour protagoniste le Celte Louernos (Luern), père de Bituit, personnage historique vaincu par les Romains en 121 av. J.-C. :

 

« Luern, pour gagner la faveur de la multitude, se faisait transporter sur un char  à travers les campagnes, et jetait de l’or et de l’argent aux myriades de Celtes qui le suivaient. Il faisait enclore un espace de douze stades carrés, sur lequel il faisait remplir des cuves avec des bois­sons d’un grand prix, et préparer de telles quantités de victuailles que, plusieurs jours durant, il était permis à ceux qui voulaient entrer dans l’enceinte de goûter aux mets qu'on avait préparés et qui étaient à disposition sans interruption. »

Cité par Athénée, Deipnosophistes IV 37, 1-19

 

Dessin : (c) Fabien Lacaf pour le magazine "ça m'intéresse". Reproduction interdite.

 

Ces festins sont à nouveau évoqués, cinquante ans plus tard, par l’historien romain Florus, lors de la fameuse révolte de 52 av. J.-C. emmenée par le chef arverne Vercingétorix, qui conduira à la victoire de Gergovie et à la défaite d’Alésia :


« Les trouvant dans les lieux de réunion, rassemblés en foule dans les bois sacrés pour des festins, Vercingétorix les excita, en leur tenant de fiers discours, à revendiquer le droit qu'ils avaient à recouvrer leur liberté d'autrefois.  »

Epitoma III 10 (Jal. I 45)

 

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